01/12/2010

LA RUSSIE ROMANTIQUE



Drastvoutié (je viens de donner à peu près tout mon russe) ! Ne vous y trompez cependant pas : je n’ai rien d’une novice, concernant la Russie. Après y avoir habité deux ans lorsque j’étais enfant, j’ai développé une addiction toute naturelle à ce pays. Ainsi, à l’annonce de l’exposition « La Russie romantique », au bien nommé Musée de la Vie Romantique, j’ai illico embarqué Justine, mon alter ego culturel.
Premier (et terrifiant) constat : Justine et moi semblons être les seules personnes non-détentrices de la carte Vermeil. Ainsi, les vénérables antiquités vêtues de vison ne débourseront rien tandis que nous, misérables étudiantes que guettent le scorbut, le choléra et la peste noire, devrons nous acquitter de la somme de 3,50 euros. Soit. La culture n’a pas de prix et nous payons fièrement rubis sur l’ongle. Nos nourritures sont essentiellement spirituelles et sauter quinze repas ne nous tuera pas !
Brandissant notre sésame tel un insigne policier, nous pénétrons l’enceinte du musée, sans omettre de lire une perturbante mise en garde : un panneau rose nous précise en effet que la Russie n’est pas vraiment réputée pour ses peintres et qu’en plus, ces derniers n’avaient pas de patte propre. Nous ne devons pas nous attendre au niveau des peintres européens, hollandais ou italiens. Ah. Pouvaient pas le dire avant qu’on paye ? Escrocs, brigands, mafieux !
Résignées, nous suivons docilement le parcours en baillant d’avance. Les premières œuvres exposées, de superbes statues d’augustes personnages, se révèlent cependant encourageantes. Finement exécutées, en bronze ou en marbre, les pièces laissent augurer du meilleur. Justine et moi nous rendrons cependant compte qu’elles font office d’attrape-nigauds tant la suite est désolante.
Exceptés deux ou trois tableaux, le reste (ou plutôt « les restes ») semble n’avoir d’intérêt que par sa valeur historique. Mon amie et moi avançons, consternées. Oh, regarde, Justine : une croûte ! Oh, une autre ! Rien ne viendra donc sauver cette désastreuse exposition ? Nous nous dirigeons vers la salle suivante et là, surprise : encore des croûtes. Tant pis. Le jardin, romantique et bucolique à souhait se révèle l’occasion pour prendre quelques clichés d’inspiration pré raphaelite. La journée n’est pas perdue, allons nous goinfrer au café Pouchkine pour prolonger l’atmosphère russe ! Dasvidania !

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